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Servir ses patients et son pays

Servir ses patients et son pays
Le lieutenant de vaisseau Melanie Espena, médecin du 1er Hôpital de campagne du Canada à Petawawa et membre de l’équipe d’intervention en cas de catastrophe des Forces armées canadiennes, examine un poupon, à Sara, aux Philippines, le 21 novembre 2013, dans le cadre de l’opération Renaissance.Photo : Cplc Marc-André Gaudreault, Caméra de combat des Forces canadiennes

Tout au long du programme de médecine, la cohorte étudiante est exposée à plusieurs spécialités. L’apprentissage de chaque système permet le contact avec des experts de chaque domaine. Malheureusement, très peu de cours sont donnés par des médecins de famille et ceux-ci sont des cours très généraux qui ne permettent pas aux étudiants de voir ce qu’est exactement la médecine de famille. Ceci fait en sorte que la communauté étudiante termine le doctorat avec une image floue de ce qui est vraiment la médecine de famille et plusieurs ont une opinion stéréotypée de la spécialité. Pourtant, la médecine de famille offre de nombreux avantages. Parmi ceux-ci, notons la qualité de vie, l’indépendance et la diversité de pratique.

Concernant la diversité de pratique, un médecin de famille peut faire un travail complètement différent d’un autre. À titre d’exemple, cet article abordera la pratique en tant que médecin de famille au sein des Forces armées canadiennes. Pratiquer la médecine militaire comporte plusieurs différences avec la médecine civile. Elle est principalement divisée en trois sections : la médecine gestionnaire, la médecine occupationnelle et la médecine opérationnelle.

Pour commencer, la médecine gestionnaire est une composante très importante dans la médecine militaire. Un médecin de famille qui travaille au sein des Forces armées canadiennes occupe un rôle de leader dès le début de sa carrière. Il sera mené à prendre en charge une clinique et à agir à titre de conseiller sur les décisions médicales au sein d’une équipe multidisciplinaire qui travaille vers un but commun, notamment en fournissant des soins de qualité au personnel militaire.

La médecine occupationnelle occupe aussi un place importante dans la pratique médicale au sein de l’armée. Puisque le personnel militaire est constituée d’une population relativement homogène et en santé, cette discipline met l’accent sur la promotion de la santé et les méthodes de prévention des blessures. Cette partie du travail ressemble fortement à celui d’un médecin de famille au niveau civil ou d’un médecin travaillant pour la santé publique.

La médecine opérationnelle, quant à elle, est un volet plus spécifique de la médecine militaire. Le médecin suivra des formations tout au long de sa carrière afin d’être capable d’exercer la médecine dans diverses situations et conditions. Ces formations servent à préparer celui-ci afin qu’il puisse agir rapidement dans des situations d’urgence, sans nécessairement avoir tous les outils et les ressources disponibles dont on bénéficie dans un centre hospitalier. Le médecin militaire sera donc en mesure non seulement de faire le travail d’un médecin de famille au niveau civil, mais aussi de pratiquer la médecine familiale dans des environnements diversifiés, stimulants et hors du commun.

Un autre aspect avantageux de la pratique médicale au sein des Forces armées canadiennes est le temps consacré aux patients. De façon générale, les médecins militaires passent plus de temps avec leur patient qu’un médecin en cabinet privé. Ceci favorise le développement d’une relation médecin-patient personnalisée et saine.

Le travail multidisciplinaire est aussi très présent au sein de la médecine militaire. Puisque les Forces armées canadiennes est une grande organisation qui regroupe plusieurs différents domaines, le médecin sera tenu à travailler avec des infirmières, des pharmaciens, des travailleurs sociaux, des physiothérapeutes et d’autres professionnels de la santé.

Après trois à quatre années de service, un médecin militaire peut avoir l’occasion d’être déployé dans plusieurs régions du monde, selon le besoin d’effectifs. Ce déploiement peut être en raison d’une guerre, d’une mission humanitaire, d’une session d’entraînement ou pour remplacer un médecin militaire à l’étranger, pour ne nommer que quelques exemples.

« C’est un très bon emploi avec de bons bénéfices! », exprime un médecin de famille au sein des Forces armées canadiennes qui désire rester anonyme. Il a eu la chance de pratiquer à Shilo au Manitoba, à Borden en Ontario, à Gander et à St. John’s à Terre-Neuve-et-Labrador. Pendant sa carrière, il a vu une population diversifiée de patients, allant de personnes plus âgées avec des problèmes de médecine interne à des patients plus jeunes avec des traumas et d’autres problèmes reliés à ce groupe d’âge. Il a aussi eu la chance d’exercer un rôle pédagogique et d’enseigner aux futurs médecins militaires. Finalement, il a traité des cas de santé mentale tout au long de sa carrière. « Ce n’est vraiment pas un travail de 9 à 5 », dit ce médecin.

Comme on peut le constater, ce médecin militaire a eu l’opportunité de travailler dans plusieurs régions du Canada et de vivre des expériences enrichissantes tout en pratiquant la carrière de ses rêves.

La médecine familiale a l’avantage d’offrir une panoplie de choix quant à la pratique, à l’environnement de travail et aux opportunités qui s’y présentent. La pratique au sein des Forces armées canadiennes est l’une de ces opportunités. La médecine familiale est variée et stimulante, alors pensez-y lorsque vous ferez votre choix de spécialité!

Mathieu Savoie Robichaud
Université de Montréal (Campus Montréal), promotion 2024
Co-président junior du GIMF de l’Université de Montréal

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