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Le grand détour : de la chirurgie cardiaque à la médecine familiale

Le grand détour : de la chirurgie cardiaque à la médecine familiale

R3 en médecine d’urgence à la Faculté de médecine de l’Université de Sherbrooke, le Dr Tcheumi a eu un parcours académique et clinique plutôt sinueux. Originaire du Cameroun, en Afrique centrale, le nouvel administrateur de la FMRQ responsable des affaires pédagogiques en médecine familiale a fait plusieurs détours avant d’en arriver où il est, personnellement et professionnellement. Alors qu’il était tout juste un adolescent, il perd deux de ses camarades de 13 et 15 ans victimes de problèmes cardiaques. Il n’accepte pas que l’on ne puisse rien faire et critique les limites de la médecine traditionnelle, toujours très présente dans son coin de pays. C’est décidé, il deviendra médecin.

Dr Guy Bertin TcheumiGuy Bertin a d’abord étudié la médecine à l’Università Degli Studi Di Milano en Italie, où il a obtenu son doctorat en médecine. Pendant sa résidence en chirurgie cardiaque, il a effectué un fellowship de recherche en chirurgie cardiaque à l’Université Harvard à Boston, aux États-Unis. Au terme de sa résidence, il débute une pratique, mais son cœur est resté en Afrique où il souhaite retourner pour soigner la population. Malheureusement, il se rend vite compte que sa région d’origine ne dispose pas des équipements et des professionnels nécessaires à une pleine pratique en chirurgie cardiaque, malgré les besoins réels qu’il a constatés. « Je voulais aider tout le monde, soutient-il, mais je me sens impuissant, comme si je n’étais pas un vrai médecin ».

La décision de Guy Bertin de modifier son parcours professionnel tient aussi au fait qu’à la fin de sa résidence en chirurgie cardiaque, il a perdu sa mère en raison d’un problème de santé qui aurait pu être traité facilement ici. Son rêve d’aider ses concitoyens prend donc une route différente. Il avait promis à sa mère d’aider les siens. C’est le départ de son parcours en médecine familiale et il choisit le Canada pour le faire. En tant que DHCEU, il franchit les étapes, mais il n’est pas admis tout de suite en résidence. Il continue avec son programme de maîtrise en pharmacologie clinique à l’Université de Montréal où il achève son programme, et est finalement accepté à sa deuxième tentative à Sherbrooke en médecine familiale. Marié et père de trois enfants, il souligne d’emblée l’importance du soutien que lui apporte sa conjointe, laquelle vit à Montréal, alors qu’il a fait sa résidence à l’UMF de Chicoutimi.

Mais quel genre de pratique le Dr Guy Bertin souhaite-t-il faire avec tout ce bagage académique et professionnel ? Bien sûr, il veut travailler à l’urgence, mais il veut garder au moins 20 % de sa pratique pour faire de la prise en charge en cabinet. Aussi, son vœu le plus cher est de redonner aux gens de son village de Koba un peu de ce qu’il a acquis. Alors, dans dix ans à quinze ans, il compte partager sa pratique entre le Québec et l’Afrique–lire ici au Québec l’été et en Afrique l’hiver–pour y bâtir des services de soins médicaux à la mesure du rêve de sa mère et des besoins de la population dans son pays d’origine aussi. Lorsqu’on lui demande ce qui caractérise pour lui la médecine familiale, Guy Bertin répond sans aucune hésitation : « C’est le seul programme de formation en médecine qui est aussi varié et qui permet au médecin de se renouveler de façon continue, tout en prenant soin des gens », conclut-il.

Johanne Carrier, ARP
Conseillère
Fédération des médecins résidents du Québec

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