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« Encore plus que de pratiquer la chirurgie mineure, j'aime enseigner et transmettre mes connaissances dans ce domaine. »

La petite chirurgie

Entrevue avec Dr Mathieu Pelletier, UMF Joliette/Centre hospitalier du Nord de Lanaudière

 

 

Dr Pelletier a fait ses études de médecine à l’Université de Montréal, de 1996 à 2001. Il a par la suite commencé une résidence en chirurgie générale. Après deux années, il a choisi de bifurquer vers la médecine familiale, décision qu’il qualifie de « meilleure de toute [s]a vie! ».

La chirurgie générale lui apparaissait déjà une pratique un peu répétitive, après seulement deux années de résidence, et le contact avec le patient était plutôt insatisfaisant.  

Par contre, il avait toujours cet attrait pour le geste technique et les situations cliniques plus urgentes. Dr Pelletier a donc embarqué de pleins pieds dans le programme de résidence en médecine familiale à l’Hôpital Sacré-Cœur, de Montréal.

Il exerce maintenant la médecine familiale à Joliette. Il y pratique la médecine d’urgence, le suivi en cabinet et la chirurgie mineure. Il consacre également beaucoup de temps à l’enseignement au sein de l'UMF du Nord de Lanaudière, qui est affiliée à l’Université Laval.

« Encore plus que de pratiquer la chirurgie mineure, j'aime enseigner et transmettre mes connaissances dans ce domaine, que ce soit par la pratique avec des résidents, l’enseignement des sutures aux externes ou la conception de matériel pédagogique en dermatologie et en chirurgie », dit-il.

Pourquoi la chirurgie?
Durant ses études de médecine, Dr Pelletier s’est découvert un grand intérêt et un certain talent pour le geste technique. Il aimait le calme lié à ces gestes. « Une fois bien maîtrisée, une technique donnée ne demande que peu d’effort tout en procurant une immense satisfaction. La pratique d’une intervention chirurgicale mineure procure au médecin de la gratification pour un effort somme toute minimal », affirme-t-il. Il poursuit en soulignant que le patient est toujours très satisfait et, donc, qu’il s’agit là d’un excellent rendement!

Type de clientèle : qui a besoin de chirurgie mineure et pourquoi?
Les chirurgies que le Dr Pelletier pratique comme omnipraticien sont principalement dermatologiques : exérèse de kystes sébacés et de lipomes, biopsies cutanées, cryothérapie et autres interventions sur la peau et les ongles, etc. Certains omnipraticiens effectuent également des vasectomies ou des techniques esthétiques, comme l'injection de botox.

Ce que vous aimez dans votre pratique
« Pour moi, une journée de chirurgie mineure, c'est une journée de détente intellectuelle. J'aime aussi rendre les patients à l'aise. Ils arrivent souvent nerveux et craintifs. J'aime fournir des explications, les installer confortablement et souvent mettre de la musique. Je ne pourrais cependant pas que faire de la minichirurgie. Je n'aurais pas assez le sentiment de rendre service à ma profession, et je trouverais mes journées répétitives. »

Les défis
Parmi les défis de la minichirurgie pour un omnipraticien, notons la formation, qui n'est pas toujours facile à obtenir, et l'acquisition de matériel qui est coûteux pour la clinique et le médecin. Le défi le plus important selon Dr Pelletier, c'est la reconnaissance de ses limites. Il faut savoir les identifier et les gérer. « Personnellement, je ne ressens aucune gêne à dire à un patient que je ne suis pas la bonne personne pour pratiquer une intervention plus complexe, auquel cas je le réfère à un collègue spécialiste. »

Les besoins actuels au Québec dans ce domaine
Avec difficulté d'accès aux dermatologues et la quantité de travail qui accapare les chirurgiens généraux, il semble y avoir beaucoup de place pour des omnipraticiens qui désirent faire de la chirurgie mineure dans leur milieu. Une excellente entente avec ses collègues spécialistes est un grand atout. Dr Pelletier affirme devoir limiter le nombre de consultations qu’il accepte afin de ne pas créer une liste d'attente trop importante.

Cependant, sur un plan plus personnel, il réitère qu’« un omnipraticien a d'abord et avant tout comme mission de pratiquer de la médecine de première ligne. La chirurgie mineure n'est qu'une corde de plus à mon arc et me permet d'offrir un service encore meilleur à mes patients de médecine familiale ».

Les qualités requises pour œuvrer dans ce domaine
Le calme, la patience, une certaine habileté technique et la capacité de reconnaitre ses limites.

La formation qu’il faut de nos jours pour pratique dans ce domaine
Le Dr Mathieu Pelletier recommande simplement une exposition suffisante à la chirurgie durant la résidence et de bonnes connaissances en dermatologie. À ce titre, un stage à option en dermatologie peut-être grandement utile, selon lui. Également, demander à un patron qui pratique la chirurgie mineure d'être le plus souvent exposé à ses cliniques, car c'est en général plus payant qu'un stage au bloc opératoire. Pour certaines techniques plus complexes, comme la vasectomie, il recommande cependant une formation complémentaire avec un médecin qui pratique ces techniques.

Le téléphone intelligent que vous utilisez et les applications que vous trouvez utiles
« Un iPhone voyons! Y a-t-il un autre téléphone vraiment intelligent sur le marché? », lance-t-il à la blague. Les applications qu’il dit utiliser le plus sont « Dropbox » qui lui permet de conserver ses notes personnelles et meilleurs articles, pediSTAT (pour la médecine d'urgence) et Epocrates. Pour la chirurgie mineure, il existe des atlas d'anatomie, mais il ne les utilise pas, il n’utilise que ses notes personnelles.

Merci Dr Pelletier!

Entrevue réalisée par Èvelyne Bourdua-Roy

Dans ce numéro

Intervention médicale tactique

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Dr Elazhary fait partie du Groupe d’intervention médicale tactique de Sherbrooke, le GIMT. Le GIMT est une unité d’ambulanciers paramédicaux formés et équipés pour pouvoir accompagner les policiers lors d'interventions musclées dans la région de l'Estrie. C’est l’équivalent québécois du SWAT américain, qui intervient lors de situations dangereuses. Un exemple d’intervention? Une descente dans un repère de motards, rien de moins! Dr Elazhary a accepté de venir nous partager son expérience. +

Variétés de pratique

Chaque numéro de Première ligne vous fait découvrir deux pratiques de la médecine familiale. Accédez aux modes de pratiques présentés dans les numéros précédents :

L'urgence
Entrevue avec Dre Virginie Plante du Centre hospitalier du Nord de Lanaudière
Le bureau
La technologie au service du patient
Les soins intensifs
Dr Claude Rivard, chef du service des soins intensifs du CSSS Pierre-Boucher
L'obstétrique
Quand couper le cordon crée des liens indéfectibles

Dr Mathieu Pelletier

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 « Pour moi, une journée de chirurgie mineure, c'est une journée de détente intellectuelle »