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«  J’ai voulu tour à tour devenir pédiatre, interniste, intensiviste et anesthésiste. C’est lors de mon stage d’urgence que je me suis senti vraiment à ma place. »

Le Groupe d’intervention médicale tactique ou la section médicale du « SWAT » québécois

 

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Dr Nicolas Élazhary, médecin de famille à Sherbrooke

Avec son sens de l’humour et son énergie débordante, Dr Nicolas Élazhary est très apprécié des étudiants de médecine. Il a terminé son doctorat de médecine à l’Université de Montréal en 2002, puis s’est dirigé vers l’UMF de l’hôpital Laval pour entamer sa résidence en médecine de famille. Finalement, il a terminé sa formation par son R3 d’urgence à Sherbrooke.

Dr Elazhary fait partie du Groupe d’intervention médicale tactique de Sherbrooke, le GIMT. Le GIMT est une unité d’ambulanciers paramédicaux formés et équipés pour pouvoir accompagner les policiers lors d'interventions musclées dans la région de l'Estrie. C’est l’équivalent québécois du SWAT américain, qui intervient lors de situations dangereuses. Un exemple d’intervention? Une descente dans un repère de motards, rien de moins! Dr Elazhary a accepté de venir nous partager son expérience.

PL : Dr Elazhary, outre votre implication avec le GIMT, dans quels domaines de la médecine de famille pratiquez-vous?
NE : Ma pratique se concentre majoritairement autour des urgences. J’ai fait du dépannage dans plusieurs urgences, mais je pratique surtout à l’Urgence du CHUS et à l’urgence de l'Hôtel-Dieu de Sorel. J’ai aussi fait du sans rendez-vous, du transport ambulancier intersite avec des ambulanciers paramédicaux, des soins intensifs communautaires et quelques semaines d’hospitalisation. Présentement, je fais aussi de la recherche avec les résidents en médecine d’urgence et je suis impliqué dans le programme de médecine d’urgence de l’Université de Sherbrooke en tant que professeur adjoint du Département de médecine familiale et de médecine d’urgence. Je suis aussi impliqué dans la formation continue à travers le Centre de formation continue de l’Université de Sherbrooke et je suis un membre du CA de l’AMUQ.

PL : Qu’est-ce qui vous a guidé vers la médecine de famille ?
NE : Durant mon externat, j’ai aimé presque tous mes stages, mais plus particulièrement les soins critiques. Donc, je savais que je voulais avoir une pratique large. J’ai voulu tour à tour devenir pédiatre, interniste, intensiviste et anesthésiste. C’est lors de mon stage d’urgence que je me suis senti vraiment à ma place. J’ai eu le coup de foudre pour cette pratique et, encore aujourd’hui, je suis convaincu d’être à la bonne place.

PL : Qu’est-ce qui vous a amené à collaborer avec le GIMT?
NE : IL y a quelques années, le responsable du Groupe d’intervention médicale tactique a décidé de partir pratiquer en région. Comme j’avais eu l’occasion de travailler avec les ambulanciers paramédicaux, ces derniers me connaissaient bien et m’ont proposé de prendre la place de mon collègue, proposition que j’ai acceptée !

PL : Quelles sont les qualités nécessaires pour pratiquer avec le GIMT?
NE : Je crois qu’il faut un médecin capable de faire des soins aigus afin de se sentir à l’aise avec les interventions en dehors des centres hospitaliers. Il faut aussi connaître les limites et les protocoles imposés aux ambulanciers paramédicaux. De plus, il faut être capable de prendre des décisions importantes rapidement, car on travaille avec des situations qui peuvent évoluer très vite.

PL : Est-ce qu’il y a des formations disponibles pour les médecins désirant avoir une telle pratique?
NE : Des unités semblables au GIMT sont plus communes aux États-Unis et dans l’Ouest du Canada, donc plusieurs formations sont disponibles à ces endroits. Ici, les formations sont plutôt limitées. Il y a des formations en médecine tactique disponibles via les Forces armées. Il y a aussi plusieurs congrès organisés chaque année.

PL : Utilisez-vous des applications pour téléphone intelligent?
NE : Étant un gars de gadget, je ne peux vous cacher que j’utilise quotidiennement mon iPhone. J’ai quelques applications que j’utilise tous les jours, que ce soit pour le GIMT ou à l’urgence. Les plus intéressants sont PEPID, Epocrates, Uptodate, le Lanthier, ACLS Advisor et PALS Advisor.

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PL : Qu’est-ce que vous souhaitez faire dans les prochaines années?
NE : Le GIMT de Sherbrooke est présentement en difficulté pour des raisons purement administratives. Même si le GIMT de Sherbrooke finit par disparaître, j’aimerais beaucoup continuer mon implication auprès des ambulanciers paramédicaux. Il serait peut-être possible d’effectuer la formation d’une unité spécialisée d'ambulanciers paramédicaux sans qu’elle porte le nom de GIMT. Je pourrais aussi m’impliquer avec tous les paramédicaux afin qu’ils soient plus aptes à faire face aux différentes situations hors du commun auxquelles ils pourraient devoir faire face.  
Il serait aussi intéressant de permettre aux ambulanciers paramédicaux, après une formation et une certification adéquates, d’avoir les mêmes privilèges et aptitudes que leurs confrères canadiens…

PL : Est-ce qu’il y a autre chose que vous voudriez livrer aux lecteurs de PL?
Je crois que l’important, c’est de savoir que pour tous les médecins, et en particulier les médecins de famille, plusieurs opportunités de pratiques hors du commun vont s’offrir s’ils restent à l’affût des besoins et des projets qui se trament autour d’eux. Une des beautés de la médecine de famille est d’avoir plusieurs possibilités. Nous sommes aussi libres de développer des projets ou des compétences selon nos goûts et nos opportunités. L’important, c’est de ne pas se décourager et d’être organisé et logique dans notre approche. Dans mon cas, je travaille encore sur la portion organisation, mais je devrais y arriver un jour !

Entrevue réalisée par Maryse Lefebvre-Laporte

Dans ce numéro

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La petite chirurgie

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Il exerce maintenant la médecine familiale à Joliette. Il y pratique la médecine d’urgence, le suivi en cabinet et la chirurgie mineure. Il consacre également beaucoup de temps à l’enseignement au sein de l'UMF du Nord de Lanaudière, qui est affiliée à l’Université Laval.

« Encore plus que de pratiquer la chirurgie mineure, j'aime enseigner et transmettre mes connaissances dans ce domaine, que ce soit par la pratique avec des résidents, l’enseignement des sutures aux externes ou la conception de matériel pédagogique en dermatologie et en chirurgie », dit-il. +

Variétés de pratique

Chaque numéro de Première ligne vous fait découvrir deux pratiques de la médecine familiale. Accédez aux modes de pratiques présentés dans les numéros précédents :

L'urgence
Entrevue avec Dre Virginie Plante du Centre hospitalier du Nord de Lanaudière
Le bureau
La technologie au service du patient
Les soins intensifs
Dr Claude Rivard, chef du service des soins intensifs du CSSS Pierre-Boucher
L'obstétrique
Quand couper le cordon crée des liens indéfectibles

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Un ambulancier paramédical d’un groupe d’intervention tactique en Floride soigne un suspect abattu après avoir pris sa femme en otage au beau milieu d’une route achalandée.