img

Participez à la conversation!
... et contribuez à la valorisation de la MF

« ... les communautés démunies, il n’en existe pas qu’à l’étranger. Marc-André a travaillé pendant plus d’un an à mettre sur pied un système de stages pour les étudiants en médecine afin de les envoyer dans les milieux urbains de la province.  »

Marc-André Lavallée, étudiant

Chaque numéro de Première ligne met à l’honneur un étudiant en médecine du Québec qui s’illustre de par son engagement et ses réalisations et qui songe à la médecine familiale comme choix de carrière. Pour son deuxième numéro, Première ligne a choisi Marc-André Lavallée, étudiant à l'Université de Montréal.

 

img

Marc-André Lavallée est en année sabbatique entre sa deuxième année et son externat de médecine, à l’UdeM. Pour lui, donner de son temps aux autres a toujours été chose importante. Il se passionne pour les enjeux sociaux, politiques et environnementaux. Il soutient des causes caritatives, s’implique dans des associations étudiantes, met sur pied des projets et participe à des immersions en Équateur et au Pérou. Idéaliste rationnel, il a rapidement compris que c’est à travers les actions qu’il parviendrait le mieux à faire changer les choses.

Marc-André a fait partie de l’association étudiante de sa promotion. Il a pris part à différents projets, dont celui d’inciter une vingtaine de ses collègues à relever le Défi têtes rasées de Leucan, amassant ainsi plus de 16 000 $. Cherchant à devenir un leader de changement social, il s’est joint au comité de santé mondiale de la Fédération internationale des associations d’étudiants en médecine/International Federation of Medical Students Associations. Avec ce regroupement, il a collaboré à l’organisation de la première Journée de santé mondiale.

Lors d’un récent voyage d’immersion en Équateur, il a acquis un plus grand intérêt pour les populations négligées et démunies, ainsi qu’une meilleure compréhension des dynamiques internationales et du rôle des étudiants à l’étranger.

À son retour, il a mis sur pied le comité « Droits humains et paix », afin de permettre aux étudiants en médecine de diversifier leurs champs d’intérêt et de comprendre que la santé est indissociable des déterminants sociaux et du respect des droits humains. Il a lié le comité aux quatre facultés de médecine du Québec.

« Au retour de ma 2e immersion, au Pérou cette fois, j’ai compris que je devais changer la façon dont étaient faits les stages étudiants, précise Marc-André. On pense à tort qu’on va être les sauveurs et, souvent, ça crée plus de mal que de bien. J’ai eu envie de complètement revoir la préparation des étudiants. Pour ce faire, j’ai pris la tête du comité d’initiatives internationales. »

Mais les communautés démunies, il n’en existe pas qu’à l’étranger. Marc-André a travaillé pendant plus d’un an à mettre sur pied un système de stages pour les étudiants en médecine afin de les envoyer dans les milieux urbains de la province, pour qu’ils côtoient des sans-abri, utilisateurs de drogues injectables, travailleurs du sexe, communautés autochtones et migrants. À l’été 2011, ce sont 14 étudiants de l’Université de Montréal qui se sont lancés à la découverte de ces populations,  dans le cadre du projet « INcommunity, immersions en communautés négligées ».

img

P.L. Pourquoi tu choisis médecine familiale?
M.-AL. Je n'ai pas choisi la médecine pour la biologie. J'ai choisi la médecine pour l'aspect humain. Je ne veux pas traiter des maladies, je veux soigner des personnes, et la médecine familiale est ce qui me rapproche le plus d'une approche globale des patients. 

P.L. Quelles sont les expériences personnelles qui te motivent à choisir la médecine familiale?
M.-AL. C'est en rencontrant des médecins de famille exceptionnels avec des pratiques incroyablement variées que j'ai réalisé les possibilités que m'offrait cette pratique. En fait, c'est ce qui m'a incité à choisir la médecine, quand j’ai compris que c'était plus que des tables d'opération. Aussi, j'ai toujours voulu me dépasser, et je voyais au départ la médecine générale comme un frein, probablement parce que le milieu en projette encore une image moins prestigieuse que les spécialités. Et j'ai ensuite compris que le meilleur moyen de me dépasser, c'était justement de faire de la médecine générale!

P.L. Quels sont les aspects de la médecine familiale qui t'intéressent le plus?
M.-AL. Le fait que ce soit si large. Aucune porte n'est fermée; il faut approfondir ses connaissances dans un paquet de domaines, pas seulement se spécialiser sur un seul en particulier. C'est aussi tout un défi, avec tout ce qu'il faut connaître! Je n'arrive pas à comprendre que la médecine générale demeure parfois moins prestigieuse que les spécialités. Dans certains pays, les généralistes sont ceux qui sont les mieux payés, car on reconnaît l'importance de la première ligne! Aussi, le médecin de famille est un peu le leader qui doit s’assurer de la cohésion de l’équipe traitante pour s’orienter sur le bien du patient. Car c’est ça, du vrai leadership, non pas de tout faire soi-même, mais de reconnaître les forces de chacun pour faire une équipe efficace. Je dois aussi dire que dans tout ce que j’ai fait dans les dernières années, je n’ai jamais été un petit héros solitaire. Les vraies grandes réalisations se font en équipe.

P.L. Est-ce qu'il y a des projets que tu aimerais réaliser en tant que futur médecin généraliste?
M.-AL. J'ai beaucoup l'intention de m'orienter en santé des populations négligées. Je crois que la médecine générale sera le meilleur moyen d'y arriver, car on parle de problématiques complexes avec des composantes biologiques, psychologiques et sociales. 

Merci beaucoup, Marc-André, et bonne continuité!

Èvelyne Bourdua-Roy
Externe en médecine, Université Laval
Rédactrice en chef de Première ligne

Dans ce numéro

img

INcommunity

img

Nous avons constaté que certaines populations locales n’étaient pas prises en charge adéquatement par le système de santé québécois. Certains patients ne se présentent pas à l’urgence à temps, par peur d’être jugés par le personnel médical, entre autres, ou encore par manque de compréhension de leur couverture médicale. Devant cette réalité des populations locales négligées, un groupe d’étudiants a pris l’initiative de créer des stages d’observation pour les étudiants au pré-clinique dans certains milieux, avec pour objectifs de briser les préjugés, de mieux comprendre les besoins et spécificités de ces populations. +

Départements de médecine familiale

Les départements de médecine familiale soutiennent les GIMF financièrement et logistiquement dans l’organisation de leurs activités annuelles. Pour tout connaître sur leurs programmes et UMF, cliquez sur leur nom.

img

« Je n'arrive pas à comprendre que la médecine générale demeure parfois moins prestigieuse que les spécialités. »