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« Le perfectionnisme qui nous pousse vers l’excellence est très encouragé et valorisé par la société, particulièrement dans notre discipline. »

Le perfectionnisme : efficacité versus innocuité

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Pourquoi une chronique sur la santé mentale? Parce que chaque année, des médecins, résidents, externes et étudiants vivent des moments professionnels ou personnels difficiles, sont en détresse ou se trouvent au bord du gouffre. Chaque année, certains d’entre eux commettent l’irréparable. Je pense à ce brillant chirurgien cardiaque pédiatrique qui s’est suicidé, un lendemain de Noël, il y a quelques années, ou à cette pimpante résidente en médecine familiale qui s’est ouvert les veines de son bistouri, derrière son hôpital, il y a deux ans. Je pense aussi à cet étudiant de McGill qui, en janvier dernier, s’est enlevé la vie. La santé mentale des étudiants et des professionnels du domaine de la santé est un sujet tabou. Parlons-en.

En tant qu’étudiants, nous avons choisi la médecine pour différentes raisons. L’intérêt pour les sciences, le désir d’aider les autres ou l’influence d’un membre de la famille en sont souvent les principales. Dans d’autres cas, c’est plutôt le statut social, le prestige ou le besoin de s’accomplir dans la vie qui motive le choix. Quel que soit le motif initial, il est certain qu’une habileté intellectuelle est nécessaire pour entrer en médecine. À cela s’ajoute une motivation importante qui permet de passer à travers les études médicales, l’externat et la résidence.

Les étudiants en médecine sont bien sûr tous différents, mais le perfectionnisme, par exemple, est un trait de personnalité très répandu. Le perfectionnisme qui nous pousse vers l’excellence est très encouragé et valorisé par la société, particulièrement dans notre discipline.

La quête de la perfection peut par contre se révéler douloureuse, car elle est souvent engendrée à la fois par le désir de bien faire et par la peur des conséquences d’une erreur. La quête de la perfection n’est pas toujours aussi souhaitable qu’on le croit.

Que le perfectionnisme soit orienté vers soi (se demander à soi-même la perfection) ou qu’il soit orienté vers les autres (demander la perfection aux gens qui nous entourent), ou qu’il soit en combinaison, cela produit les mêmes problèmes pour les étudiants : leurs attentes sont trop élevées et impossibles à concrétiser sans qu’eux-mêmes ou les autres n’y laissent des plumes. En outre, les convictions des perfectionnistes ne peuvent aboutir qu’à la déception, étant donné que la perfection n’est pas de ce monde ou qu’elle est tout au moins difficile à atteindre.

En plus de 20 ans de recherche, les psychologues Paul Hewitt et Gordon Flett ont observé que les perfectionnistes vivent constamment en état de stress, ce qui les rend sujets à des problèmes émotionnels, physiques et relationnels, dont la dépression, les troubles alimentaires, les conflits conjugaux et même le suicide.

  • Le perfectionnisme devient un problème lorsque…
  • il vous empêche de réussir
  • il vous empêche d’être heureux
  • vous manquez constamment de temps
  • vous vous embourbez dans des détails qui ralentissent votre étude
  • vous êtes incapable d’établir des priorités
  • vous vivez dans la crainte de ne pas avoir assez étudié ou de subir des échecs
  • il provoque des dégâts émotifs
  • il provoque des tensions dans vos relations interpersonnelles

Si vous vous reconnaissez dans la description du perfectionnisme et que vous en souffrez, n’attendez pas qu’il soit trop tard avant d’aller chercher de l’aide.

Il existe dans chacune des facultés de médecine des ressources pour les étudiants qui ont besoin de soutien, pour quelle que raison que ce soit. Il n’y a pas de mauvaises raisons de consulter ni de honte à le faire.

McGill

Counselling services: 514 398-3601

Mental Health Services: 514-298-6019
Offices opened Monday to Friday, 7:30 a.m. to 5:30 p.m.

Student Health Services: 514-398-6017
Clinic opened Monday to Friday, 9:00 a.m. to 4:30 p.m.

UdeM
Bureau d'aide aux étudiants et aux résidents (BAER)
ou 514 343-6603/1 866 862-5642 pour RV.

Réseau d'entraide des étudiants en médecine ou écrivez à reseauUdeM@gmail.com

ULaval
Le réseau d’aide, par et pour les pairs

Le Centre d’aide aux étudiants : du lundi au vendredi, de 8h30 à midi, de 13h30 à 17h, Tél. : 418-656-7987, accueil@aide.ulaval.ca, Pavillon Maurice-Pollack.

USherbrooke
Groupe d'Entraide, par et pour les pairs

Personnes ressources au niveau facultaire
Il existe également le Programme d’aide aux médecins du Québec (PAMQ), fondé en 1990, qui est un organisme sans but lucratif dont la mission est de venir en aide gratuitement aux étudiants en médecine, résidents et médecins du Québec. www.pamq.org ou 1 800 387-4166.

Centre de prévention du suicide de Québec
1 866-APPELLE (277-3553) 24 heures par jour, 7 jours par semaine.

Texte adapté de Johnson C. Les périls du perfectionnisme ou comment devenir son propre ennemi. Le Médecin du Québec 2009 ; 44(9) : 37-41. ©FMOQ. Reproduction autorisée

Èvelyne Bourdua-Roy

Dans ce numéro

Perfectionnism

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Some may wonder “What’s a paper on mental health doing in a Family Med student journal?” Well, I think it’s always relevant to talk about mental health. Especially in medicine. Because each year, physicians, residents, and students go through difficult professional and personal times, are in distress, or are on the verge of giving it all up. Each year, some of them end their silent suffering tragically. +

PAMQ.org

Le Programme d'aide aux médecins du Québec est un organisme autonome sans but lucratif incorporé en 1990. Sa principale mission est de venir en aide, dans le plus grand respect de la confidentialité, à tous les médecins, résidents et étudiants en médecine qui éprouvent des difficultés personnelles.

La santé des autre dépend de la nôtre. +

Galerie de photos

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Il existe dans chacune des facultés de médecine des ressources pour les étudiants qui ont besoin de soutien, pour quelle que raison que ce soit.