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Quand une bosse apparaît…

Quand une bosse apparaît…

Le cancer est un des mots qui font très peur, qu’il nous soit adressé ou à quelqu’un qui nous est cher. Effectivement, il rime trop souvent avec mortalité dans l’imaginaire des gens. J’en sais quelque chose, car on m’a diagnostiqué un cancer du sein à 24 ans.

Tout a commencé avec une bosse. En effet, je l’ai senti moi-même dans mon sein droit, il y a quatre ans. À cette époque, je n’avais pas de médecin de famille. C’est pourquoi je me suis rendue à la clinique médicale la plus proche de chez moi.

Au Canada, on estime que le cancer du sein est diagnostiqué chez 60 femmes tous les jours, et est responsable de 14 décès quotidiennement.

Au Canada, on estime que le cancer du sein est diagnostiqué chez 60 femmes tous les jours, et est responsable de 14 décès quotidiennement.

Je me rappelle très bien de ce rendez-vous. J’étais anxieuse. Effectivement, à 48 ans, ma mère avait été diagnostiquée avec un cancer du sein hormono-dépendant il y a avait seulement quatre ans. C’était alors une grande crainte pour moi, de revivre une seconde fois ce que ma famille et moi avions subi. Je me souviens avoir fait plusieurs scénarios dans ma tête, des pires aux pires.

J’ai alors fait la connaissance du Dr Barbara Monahan, une médecin de famille qui a une approche très humaine et une écoute exceptionnelle. De plus, ce qui était spécial et que j’ai su par la suite, c’est que ma mère, ce médecin et moi avions un lien en commun; il y a dix ans, c’est ma mère qui était dans son bureau et c’est grâce à Dr. Barbara Monahan qu’elle a pu être suivie dans une clinique spécialisée.

Lorsque j’ai dit au Dr Monahan pourquoi j’étais dans son bureau, j’ai beaucoup apprécié sa réaction. Elle a eu le doigté nécessaire dans ses choix de mots et son écoute pour que je me sente confortable, moi qui étais si anxieuse. Ce que j’ai le plus aimé dans son approche, c’est que j’ai bien senti qu’elle prenait mes inquiétudes au sérieux.

Il est important de souligner que seules trois femmes sur 1000 atteintes du cancer du sein le sont avant 30 ans.

Après m’avoir examiné, Dr Monahan m’a prescrit une consultation afin de voir un chirurgien oncologique pour effectuer une biopsie. Elle m’a rassuré et je suis repartie chez moi. Ce que j’ai trouvé impressionnant et que je continuerai toujours à trouver remarquable, c’est le fait que Dr Monahan ait été si proactive!

Le résultat de la biopsie était négatif. C’est seulement suite à une troisième bosse et quatre ans plus tard que le résultat fut positif malheureusement.

Mon histoire et celle de plusieurs autres personnes se ressemblent quant à l’approche proactive des médecins de famille dans une situation de cancer. Effectivement, leur place est primordiale, car ils sont en première ligne. Ce sont ces professionnels que la population ira voir en cas de bosses, d’adénopathies, de perte de poids rapide, de fatigue, de saignements inexpliqués, etc. Bref, un omnipraticien peut grandement influencer le pronostic d’un patient en fonction de la proactivité effectuée. En effet, un cancer diagnostiqué à un petit stade peut augmenter ses chances de survie, engendrer des traitements moins lourds et une meilleure qualité de vie.

Aujourd’hui, après sept mois de chimiothérapie et deux chirurgies, je suis en pleine forme et sans cancer. Je suis très consciente que mon cancer et les traitements liés vont m’affecter d’une certaine manière toute ma vie. Effectivement, j’ai observé que ma concentration a diminué et je suis consciente d’être plus à risque de développer une dépression post-cancer. De plus, malgré le fait que j’ai mis toutes mes chances de mon côté en terme de traitements, il y a toujours un risque de récidive aussi faible, soit-elle. C’est pourquoi je suis rassurée d’être suivie par d’excellents médecins et surtout, d’avoir aujourd’hui une excellente médecin de famille, Dr. Monahan.

Suite à l’augmentation de l’incidence et de la prévalence du cancer, de même qu’au caractère désormais chronique de la maladie, les médecins de famille devront répondre aux attentes et aux besoins grandissants de la population. Ce qui est remarquable, c’est que les médecins omnipraticiens ont des rôles déterminants à jouer tout au long du continuum de la lutte contre le cancer, et ce, au sein des équipes interdisciplinaires locales d’oncologie et des réseaux locaux intégrés de services. Ils ont des rôles à jouer en terme de prévention, de dépistage, d’investigation, de communication des diagnostics, de soutien, de participation au traitement curatif, de continuité des soins globaux en période de rémission, de suivi et finalement, de soins palliatifs dans un contexte de fin de vie.

Finalement, je voudrais remercier Dr Barbara Monahan pour m’avoir sauvé la vie d’une certaine manière.

Nadia Abdessettar, équipe 2015-2016Nadia Abdessettar
Étudiante de 2e année
Université de Montréal

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