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Pour une meilleure accessibilité aux soins : Unicité ou diversité?

Pour une meilleure accessibilité aux soins : Unicité ou diversité?

En lien avec ses travaux dans le cadre de l’étude du projet de loi no 20, la FMRQ a réalisé un sondage auprès des 914 résidents de médecine familiale afin d’évaluer l’impact qu’aurait eu ce projet de loi sur leur choix de carrière. Le sondage a été réalisé entre le 5 mars et le 20 mars 2015 et affiche un taux de réponse de plus de 55%.

La médecine familiale : une discipline mal aimée
Au cours des dernières années, de nombreux efforts ont été effectués par divers intervenants du milieu de la santé afin d’augmenter l’attrait de la médecine familiale auprès des étudiants en médecine. Des comités de valorisation de la médecine familiale, sur lesquels siégeait notamment la FMRQ, ont travaillé à vanter les attraits d’une carrière en médecine familiale et à contrer les raisons pour lesquelles les étudiants boudaient cette spécialité. Celles-ci allaient de l’étendue des connaissances à acquérir, au dénigrement de la médecine familiale dans les milieux de formation, en passant par le désir de travailler en équipe rendu difficile par le manque de professionnels dans d’autres disciplines et le manque d’intérêt pour la pratique en bureau.

Les travaux ont porté fruit et les chiffres les plus récents le confirment
Pour l’année 2009-2010, après le premier tour du CaRMS, 287 des 381 (75,3%) postes de résidence en médecine familiale avaient été comblés. Pour 2015-2016, après le premier tour, ce sont 411 places sur 472 (87 %) qui ont été comblées. En seulement six ans, la médecine familiale est allée chercher une augmentation de 11,7% de médecins résidents.

Lorsque questionnés sur les raisons pour lesquelles ils avaient choisi la médecine familiale, 94% des répondants ont indiqué que c’était pour la diversité de la pratique et 88% pour la possibilité de moduler sa pratique à travers sa carrière. En matière de diversité, un médecin pourrait offrir des soins hospitaliers une semaine par mois, effectuer du suivi de patients en bureau deux jours par semaine et pratiquer aux soins palliatifs le reste du temps. La possibilité de moduler sa pratique à travers sa carrière séduit aussi les étudiants en médecine. Après 10 ans à l’urgence, un médecin de famille pourrait décider de faire du suivi en cabinet à temps plein. Ainsi, ses 10 premières années, il aura répondu aux besoins criants de la population dans les salles d’urgence, satisfaisant ainsi son intérêt pour une pratique qui fait appel à ses compétences en soins de 1re ligne. Par la suite, il comblera un besoin tout aussi criant, tout en profitant de la stabilité que peut offrir la pratique en cabinet.

Par ailleurs, 77% des répondants nous ont dit qu’ils souhaitaient effectuer de la prise en charge et 66% qu’ils intègreraient le sans rendez-vous à leur pratique. Avec un intérêt aussi marqué pour la prise en charge et la première ligne, il importe de se questionner sur la pertinence des quotas imposés par le ministre Barrette dans le projet de loi no 20. Avec sa méconnaissance de ce qu’est la médecine familiale, il risque de tuer l’essence même de cette discipline.

La relève veut inclure dans sa pratique du suivi en bureau, mais la lourdeur des tâches clinico-administratives l’effraie. La maximisation des résultats passe par le travail interdisciplinaire et la relève souhaite travailler en collaboration avec plusieurs professionnels, afin d’offrir à tous les patients des soins de qualité optimale, en temps opportun. N’est-ce pas exactement ce pourquoi tout médecin est formé?

Dr René Wittmer, vice-président aux affaires pédagogiques – MF, AMRM
Mme Geneviève Coiteux, coordonnatrice – médecine familiale, FMRQ

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