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Mon stage coup de cœur à Lac-Mégantic

Mon stage coup de cœur à Lac-Mégantic

À l’été 2012, à la fin de ma première année,  j’ai décidé de faire un stage dans le but de me familiariser avec le contact médecin patient, et j’ai vécu une expérience beaucoup plus stimulante et enrichissante que ce que à quoi je m’attendais.

Ne sachant guère où aller, j’ai fait des demandes un peu partout, lorsque le CSSS du Granit, situé dans la belle ville de Lac-Mégantic m’a appelé pour un stage en médecine de famille, je me suis dit, pourquoi pas, lançons-nous dans l’aventure.  Pour vous situer, Lac-Mégantic est à environ une heure de Sherbrooke et à moins de trente minutes de la frontière américaine. Un magnifique sentier piétonnier et une grande piste cyclable, passent directement en arrière de l’hôpital, et une marina paisible se trouve à moins de trois kilomètres.

Le premier élément coup de cœur que j’ai remarqué était la disponibilité du personnel. L’établissement ne comptant que peu de stagiaires, j’interagissais toujours directement avec le médecin, sans autre intermédiaire, dans une relation un pour un étant caractéristique des stages en région. La même disponibilité existait en ce qui concerne les infirmières, toujours prêtes à répondre à mes questions ou à me laisser observer les différentes techniques.  Un petit milieu fait en sorte que le personnel a moins d’étudiants, et donc chacun peut nous confier davantage de temps pour nous apprendre davantage. Je n’avais jamais l’impression de déranger, ou d’être de trop.  Je me sentais comme la novice  de l’équipe, mais part de l’équipe tout de même, ce qui était extrêmement encourageant.

La deuxième caractéristique de mon stage que j’ai adoré était la grande autonomie dont je disposais, surtout pour une étudiante de première année. Premièrement, je décidais dans quel département je souhaitais être; soit l’urgence, l’hospitalisation, les soins intensifs, l’obstétrique, ou le bureau, ma seule contrainte était de discuter avec l’autre stagiaire présente cet été là pour ne pas suivre le même médecin, ce qui me laissait amplement de latitude. Deuxièmement, et ce qui m’a le plus surpris, c’est que je pouvais faire tellement plus qu’observer.  À l’urgence, je révisais le dossier, questionnait et examinait le patient  souvent avant même le médecin. Ensuite, j’écrivais mon histoire de cas, en écrivant même les investigations et traitements que je proposais lorsque je les connaissais. Alors, je faisais mon rapport au médecin et on allait voir le patient ensemble, puis on apportait des corrections à mon histoire.  C’était vraiment enrichissant. Le même processus s’appliquait en hospitalisation, et le lendemain, je commençais ma journée par le suivi de «mes» patients. J’étais réellement impressionnée par ce que j’étais capable de faire. Et, malgré la quantité de recherche  d’information que cette méthode imposait pour une étudiante de première année, l’apprentissage était très stimulant.  Ce côté proactif du stage m’a donné beaucoup de confiance en moi en ce qui concerne la relation médecin patient. Moi qui étais toujours extrêmement nerveuse à l’idée de rencontrer un patient en première année, ce stage a été une merveilleuse désensibilisation, et je suis beaucoup plus calme maintenant

Ma condition de vie durant ce stage a aussi contribué à l’expérience incroyable qu’il a été pour moi. Tous les stagiaires ont une chambre chaleureuse au deuxième étage du domicile d’un couple accueillant. Entre stagiaire, nous partageons une cuisine, une salle de bains, et nos soirées d’été. Cette demeure chaleureuse est à moins de six cents mètres de l’hôpital, soit cinq minutes à pied.  Je pouvais travailler autant d’heure que je le désirais, mes repas du midi étaient fournis. De plus, mon stage a été rémunéré, ce qui est un plus.  Un téléavertisseur m’a été confié, et j’étais toujours contactée en cas d’accouchements ou de cas particuliers.  Les sentiers, situés directement derrière l’hôpital, m’ont permis de me garder en forme et de voir la beauté de la région.

Je considère que ce stage m’a beaucoup appris sur la médecine de famille. Premièrement, je comprends maintenant qu’un médecin de famille décide de la pratique qu’il souhaite avoir ; celle-ci peut être aussi variée (urgence, hospitalisation, bureau) et aussi ciblée (obstétrique, soins palliatifs…) que l’on peut le souhaiter et qu’il est possible de modifier sa pratique au cours de notre carrière. Deuxièmement, ayant fait mon stage à Lac-Mégantic, j’ai découvert que plus un médecin de famille pratique en région, plus il est autonome. Troisièmement, j’ai appris que le médecin de famille développe une enrichissante relation avec ses patients, grâce au suivi qu’il peut exercer et au profil global du patient qu’il traite, et non seulement sa maladie.

Concisément, si vous chercher un stage d’été pour être près des patients, pour découvrir une nouvelle région, et où le personnel est disponible et accueillant, je vous conseille fortement le CSSS du Granit situé à Lac-Mégantic, que je crois affilié à l’université de Sherbrooke. J’y ai vécu six semaine stimulantes, enrichissantes  et m’ayant donné le goût d’en apprendre davantage.

Audrey Forget
Étudiante deuxième année
Université de Sherbrooke

 

 

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