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UNE RELATION MÉDECIN-PATIENT PRIVILÉGIÉE

UNE RELATION MÉDECIN-PATIENT PRIVILÉGIÉE

Il fait beau et chaud dehors. L’école est finie. Dans la salle de consultation du Centre de Pédiatrie Sociale de Gatineau, l’ambiance est très animée. Ça parle fort. De changer d’école, de troubles de comportement. Et personne n’est d’accord. Le médecin de famille et la travailleuse sociale travaillent à ce que tous soient écoutés et qu’un terrain d’entente soit trouvé. C’est là que la pédiatrie sociale prend tout son sens : la qualité de la relation médecin-patient. Cette relation devient par la suite la pierre d’assise pour assurer le développement optimal de l’enfant, malgré les vulnérabilités sociales, culturelles, familiales, économiques ou environnementales.

En pédiatrie sociale, le rôle du médecin de famille va bien au-delà de l’évaluation médicale. Pour arrimer les interventions des différents acteurs, comme l’enseignant, l’orthophoniste et le travailleur social, le médecin fait office de médiateur et s’efforce d’inclure l’enfant et ses parents dans les discussions. Le parent étant la personne la plus apte à identifier les sources de stress toxiques pour son enfant, il doit être placé à égalité avec les autres intervenants qui discutent autour de la table de cuisine. Le médecin intervient pour questionner le parent et l’enfant, alors que d’autres professionnels auraient tendance à imposer leurs décisions.

La relation médecin-patient est d’autant plus privilégiée dans ce type de pratique que le médecin et le travailleur social se mettent d’égal à égal avec le parent. Ils prennent le temps d’explorer ses inquiétudes, par exemple lors de l’introduction d’une médication pour le trouble de déficit d’attention avec hyperactivité. Si le parent présente des réticences, le médecin n’hésite pas à discuter des approches plus holistiques comme l’apprentissage d’un instrument de musique, les arts martiaux classiques, le yoga ou bien la méditation pleine conscience. Devant des situations de stress chronique ou de traumatismes, l’art-thérapie est proposée et l’on réfère l’enfant à l’ostéopathe en cas de douleur chronique. Cette approche plus globale conforte souvent les parents méfiants envers les thérapies pharmacologiques et contribue à créer une complicité entre le médecin et la famille.

Au-delà des thérapies dites « moins conventionnelles », le temps est le facteur déterminant pour la construction de la relation médecin-patient. La rencontre initiale d’une famille ayant plusieurs enfants peut durer jusqu’à deux heures. On s’assure d’abord que les besoins de base de l’enfant sont comblés, puis le médecin et la travailleuse sociale prennent tout le temps nécessaire pour écouter, rassurer, respecter les silences et répondre aux questions. Souvent, les parents terminent la rencontre en disant : « Personne n’a pris autant de temps avec moi auparavant pour m’expliquer ceci ou cela… ».

Pratiquer la pédiatrie sociale, c’est miser sur une relation de confiance énorme entre les intervenants et la famille. Intégrer les soins et les rendre accessibles, inclure l’enfant et son parent dans les discussions et considérer le parent comme expert de son enfant, voilà comment redonner à la famille le rôle fondamental qui lui revient dans la prise en charge de la santé de tous. Au final, tout le monde est gagnant : le médecin de famille a la satisfaction d’exercer un réel impact sur la vie des jeunes patients, les familles se sentent valorisées et écoutées et l’enfant se développe pour le mieux.

Pascale Laveault-Allard, équipe 2016-2017
Pascale Laveault-Allard
Étudiante de 2e année
Université Laval

 

Cet article utilise l’orthographe moderne recommandée.

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