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Les coopératives santé

Les coopératives santé

Les coopératives santéLes coopératives santé, ça ne vous dit rien? Qu’à cela ne tienne, nous les démystifierons en 7 questions, grâce aux points de vue recueillis de Dre Anh-Thu Vu-Khanh, médecin à la Coop santé d’Aylmer et Dre Valérie Bibeau, chiropraticienne et directrice de la Coop Santé Portneuf-St-Basile. Elles ont partagé leur vision de cette variété de pratique qui gagne à être connue.

Qu’est-ce qu’une coopérative santé?
Une coopérative santé, communément appelée « coop santé », est un établissement offrant des services de santé de première ligne au moyen d’une entreprise d’économie sociale. Elle trouve sa raison d’être dans la proximité des services qu’elle offre à la population et dans la solidarité communautaire qu’elle initie. Elle est fondée par des citoyens et se maintient grâce à la contribution des membres.

Les membres prennent part aux décisions entourant la coopérative. Ils donneront une contribution financière annuelle pour que la coopérative puisse fonctionner d’elle-même. C’est donc une entreprise fondée par les citoyens et pour les citoyens.

En plus d’un horaire de travail stable, une clientèle diversifiée ainsi qu’un contexte propice à la collaboration interprofessionnelle, ce milieu de travail possède un atout certain du point de vue administratif.

Quels sont les services offerts?
Les services varient d’une coopérative à l’autre. Outre médecins et infirmières, on peut trouver d’autres professionnels de la santé : psychologue, chiropraticien, dentiste, podiatre, massothérapeute pour nommer que ceux-ci. À titre indicatif, la coopérative d’Aylmer est annexée à un comptoir de pharmacie ainsi qu’un centre de prélèvements. Le médecin a ainsi l’opportunité de discuter et de collaborer avec des professionnels de tous horizons, ce qui fait naître une dynamique de travail fort agréable. De plus, la coop d’Aylmer étant un GMF, elle est en mesure de trouver un service en 24 h à 48 h pour les patients qui ont un médecin de famille. Les infirmières peuvent se consacrer à des domaines particuliers, tels que la prise en charge du diabète ou l’enseignement aux asthmatiques.

« Diversité » est sans nul doute le mot d’ordre pour décrire le travail du médecin au sein de la coopérative. Contraception, vaccination, sclérothérapie (traitement des varices), minichirurgies, désensibilisation aux allergènes (ex. pollen, chien) sont des exemples de départements que l’on y retrouve.

Les coopératives santéQuelle clientèle la coopérative dessert-elle?
Des patients de tout âge peuvent bénéficier des services de la coopérative. Les membres et les non-membres obtiennent la même accessibilité et les mêmes tarifs pour les soins médicaux. Le coût des services offerts par les autres professionnels est réduit pour les membres, de même que les frais de paperasse.

À quoi ressemble une journée type du médecin?
Ce milieu de travail offre un horaire de travail stable et flexible. Par exemple, Dre Vu-Khanh travaille quatre jours par semaine à la coopérative. Sa cinquième journée est consacrée soit au Centre de réadaptation en dépendance de l’Outaouais, soit à la Clinique des femmes. Elle effectue des consultations de 8 h à 17 h. Les médecins du GMF se répartissent les heures de travail au « sans rendez-vous ». C’est ainsi que Dre Vu-Khanh termine certaines de ces journées (vers 19 h), ou peut effectuer ce type de consultations de 8 h à 12 h la fin de semaine.

Quels avantages présente cette pratique?
En plus d’un horaire de travail stable, une clientèle diversifiée ainsi qu’un contexte propice à la collaboration interprofessionnelle, ce milieu de travail possède un atout certain du point de vue administratif. « La coop s’occupe de tout! Nul besoin d’être entrepreneur », comme le souligne Dre Vu-Khanh. Le professionnel n’a qu’à débourser pour les frais de location du bureau de consultation. Dans le cas de la coopérative de Portneuf, la facturation est basée seulement sur les heures où le professionnel est en consultation avec les patients.

Si le côté administratif vous intéresse, il est tout aussi possible d’y trouver sa place. Dre Bibeau exerce la profession de chiropraticienne au sein de sa coopérative et occupe le poste de directrice. Elle peut ainsi s’adonner à des tâches qui relèvent davantage de l’entreprenariat. Un poste de direction exigeant beaucoup de temps, le médecin pourra mieux concilier sa pratique avec un rôle d’observateur sur le conseil d’administration, puisque cela ne demande que quelques heures. Les professionnels de la santé peuvent témoigner de leurs observations quant au fonctionnement de la coopérative lors des conseils. Ceci étant dit, on évite tout conflit d’intérêts, en réservant le droit de vote aux administrateurs. Le conseil d’administration est, quant à lui, formé de citoyens qui sont à la fois membres de la coopérative et élus par les autres membres.

Pour quel type de médecin convient-elle?
Ce milieu de travail conviendra à tout type de médecin de famille. Bien entendu, il s’agit d’une pratique en cabinet diversifiée, ce qui implique tant des consultations de suivi que de visites sans rendez-vous. Par ailleurs, il faut avoir un intérêt pour la multidisciplinarité ainsi que pour le travail d’équipe. En somme, une coopérative ne peut espérer mieux qu’un médecin qui a à cœur sa communauté.

Il va sans dire que le concept des coopératives santé présente des avantages pour la population, mais également pour les professionnels qui y exercent. En effet, une pratique en cabinet, une diversité de clientèle et de conditions médicales, un horaire intéressant, des frais de location concurrentiels sont des attraits indéniables. Nonobstant, une coopérative santé c’est avant tout une équipe de travail qui prône des valeurs humaines et dont le moteur est l’engagement communautaire.

Merci au Dre Vu-Khanh pour ses réponses fort instructives et au Dre Bibeau ainsi qu’à toute l’équipe de la coop santé Portneuf St-Basile pour la générosité de leur temps.

Pascale Hunter PoelmanPascale Hunter Poelman
Université Laval

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