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Dre Anne Moreau, une passionnée de soins à domicile

Dre Anne Moreau, une passionnée de soins à domicile

À l’âge de 15 ans, Dre Moreau commence à faire du bénévolat en petite pédiatrie au CHUL de Québec. C’est dans cette même période qu’elle réalise qu’elle peut rallier son désir d’aider les autres et son amour pour les sciences en étant médecin. Lors de sa résidence en médecine familiale à l’UMF Laval, elle est exposée aux soins à domicile et a un coup de cœur pour cette pratique. Elle a donc poursuivi cette passion et même après 34 ans de carrière, elle exerce toujours les soins à domicile avec fougue. J’ai interviewé cette dame d’exception pour en connaître davantage sur cette facette de son métier.

 

Dre Anne Moreau

Dre Anne Moreau

Une variété de pratique hors du commun
Les soins à domicile s’adressent aux gens qui ne peuvent pas se déplacer aisément. Bien que la majorité de la clientèle soit âgée, on y retrouve aussi des plus jeunes atteints de maladies dégénératives ou encore en phase terminale du cancer. Dre Moreau explique que c’est très différent de la clinique. En effet, la médecin va chez la personne et voit son environnement, comment elle y fonctionne et découvre une multitude d’autres informations. Il est beaucoup plus facile d’évaluer l’autonomie du patient en le voyant agir dans son milieu de vie. La praticienne d’expérience notait que lorsqu’on commence en soins à domicile, on perd tous nos repères. En effet, l’entrevue médicale peut se faire avec le bruit de la télévision à l’arrière-plan et l’examen physique peut tout aussi bien avoir lieu à la table de la cuisine que sur le lit. C’est un lieu familial et ce fait a tout autant de bons que de mauvais côtés. De plus, il ne faut pas avoir peur d’être désorienté et un professionnel de la santé souhaitant exercer ce métier se doit d’avoir un grand sens de la débrouillardise. Effectivement, découvrir le mode de vie d’un patient ou même ses habitudes peut être très surprenant et il faut être en mesure de faire preuve d’une importante souplesse pour s’ajuster à toute situation.

C’est cependant extrêmement stimulant, car Dre Anne Moreau se doit de retourner à la médecine de base. En effet, pas de radiographie ou encore de formule sanguine complète chez les patients, donc la médecin s’assure d’avoir épuisé toutes les cartes de son jeu avant d’envoyer un patient à l’hôpital pour passer des tests. Ce peut être demandant, mais c’est pourquoi la médecin-enseignante met en garde les étudiants qui ont un intérêt envers cette pratique de ne pas trop en prendre sur leurs épaules. Fort heureusement, il y a un grand réseau pour venir en aide au patient… Le CLSC, notamment, offre un soutien non négligeable grâce à une équipe d’infirmières dévouées. La collaboration est la clé des soins à domicile. Bien que l’équipe ne se voit pas, ou pratiquement pas, la communication entre ses membres se fait religieusement pour ainsi assurer un meilleur suivi. Cette infrastructure permet de diminuer le nombre d’hospitalisations ainsi que les coûts sociaux y étant reliés et d’entourer de façon convenable des patients fragiles avec des besoins spécifiques ce qui contribue de manière considérable à leur bienêtre. Cet aspect de la médecine familiale demande cependant une vaste disponibilité, ce qui signifie, pour l’équipe de soins à domicile, une garde de 24 heures par jour, 7 jour par semaine.

Une médecin autodidacte
Dre Moreau a plus d’une corde à son arc. En effet, elle porte aussi un profond intérêt envers les soins palliatifs. Elle y consacre beaucoup de temps en plus de sa clientèle fixe, du sans-rendez à l’UMF Laval, de son implication en enseignement et bien entendu des soins à domicile. Sur le volet enseignement, elle supervise notamment les résidents en médecine familiale lors de leur passage en soins à domicile.

Pour ce qui est des soins palliatifs, son engouement a commencé lorsqu’elle était de garde lors des premières années de la maison Michel-Sarrazin. Cette pratique étant alors inexistante au Québec, un petit groupe de professionnels de la santé s’est réuni à l’université Laval pour en apprendre davantage sur ses différentes composantes et s’autoformer à ce sujet. Elle a donc été l’une des premières à exercer cette facette de la médecine ici à Québec.

En 2008, Dre Moreau a monté le cours de gériatrie pour les étudiants au préclinique de l’université Laval et a  enseigné ce dernier pendant les trois années suivantes. Elle est aussi professeur titulaire de clinique depuis 2012. De plus, elle a été directrice de l’année complémentaire de soins palliatifs de médecine familiale. Dans le futur, elle souhaiterait avoir une fin de carrière en soins palliatifs, puisqu’il est difficile de se tenir à jour en médecine familiale et que cette pratique l’anime encore autant qu’à ses débuts !

Mais ce dont la Dre Moreau est le plus fière c’est d’avoir pu combiner une vie familiale active avec ses quatre enfants et ses activités professionnelles. S’épanouir comme maman est possible et source d’équilibre et de ressourcement pour un médecin engagé.

Léa Sanscartier, équipe 2015-2016
Léa Sanscartier
3e année du préclinique, Université Laval

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