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S’engager dans sa communauté à travers la périnatalité

S’engager dans sa communauté à travers la périnatalité

En allant à la rencontre de Dre Marie-Catherine Pronovost Normand, j’étais loin de me douter que j’y découvrirais une médecin de famille avec autant de passion pour sa profession. Par sa dévotion envers ses patients et sa communauté, elle est un exemple pour les futurs médecins.

Le cheminement d’une omnipraticienne d’exception
Marie-Catherine Pronovost Normand, médecin vedette, avril 2015Originaire de Shawinigan, Marie-Catherine Pronovost Normand commence sa carrière de clinicienne à Gaspé après des études en médecine à l’Université de Sherbrooke, puis une résidence à l’UMF de Charles-Lemoyne, à Longueuil. Elle y exerce pendant trois ans et demi une médecine de région très variée voyageant entre l’urgence, la clinique jeunesse, la périnatalité et maintes autres responsabilités. D’ailleurs, c’est sans aucun doute la grande indépendance et le large champ de pratique dont dispose un médecin de famille en région éloignée qui l’a de prime abord attirée vers ce milieu. Elle oscille par la suite pendant un an entre la Gaspésie et Québec où elle exerce maintenant depuis plus de deux ans à l’unité de médecine familiale (UMF) Laval et accentue actuellement sa profession sur la périnatalité.

Bien que fortement recommandés, les trois mois de formation intensifs en périnatalité à la fin de la résidence, où les résidents apprennent entre autres à perfectionner leurs techniques en salle d’accouchement, ne sont pas obligatoires. Pour la professionnelle, la beauté de la médecine familiale est qu’en faisant preuve d’autodidaxie il est possible de remodeler complètement son métier à n’importe quel moment de sa carrière. C’est notamment ce qu’a fait Dre Pronovost Normand pour se surspécialiser en périnatalité. Pour la Shawiniganaise, ce domaine était un parfait mélange entre le suivi de grossesse et la pédiatrie, car contrairement au gynéco-obstétricien, l’omnipraticien spécialisé suit l’enfant et la famille en postpartum. C’est un suivi plus complet, global et axé sur la dynamique familiale et non seulement sur la grossesse. Il est primordial de savoir qu’environ seulement 10 % des femmes enceintes seront transférés en obstétrique pendant leur suivi de grossesse. Par conséquent, ce sont en grande majorité les médecins de famille qui suivent ces patientes.

De plus, la clinicienne révèle qu’elle a l’immense chance de développer une relation privilégiée avec ses patientes, particulièrement la première année où elle voit une douzaine de fois la femme enceinte. Les familles n’étant plus aussi populeuses que lors du siècle dernier, la grossesse est devenue un évènement exceptionnellement marquant dans la vie d’une femme. L’omnipraticienne se considère choyée de pouvoir accompagner ses patientes dans ce qui est, pour la plupart d’entre elles, une des périodes des plus heureuses de leur vie, et à la fois une étape où certaines peuvent se sentir très vulnérables.

Une semaine dans les souliers de Marie-Catherine Pronovost Normand
Dans une même semaine, chaque journée ou presque est différente. La jeune médecin peut autant exercer au sans rendez-vous, enseigner à l’université—au centre Apprentiss comme à l’UMF Laval, faire de la consultation à son bureau, ou encore faire des gardes en salle d’accouchement. Ces dernières sont d’une durée de 24 heures aux dix jours approximativement et se déroulent à une fréquence d’une fin de semaine sur cinq. Il y a donc peu de gardes, mais celles-ci sont exigeantes comparativement à celles peu achalandées de sept jours que l’omnipraticienne faisait à Gaspé. Ainsi, travaillant en moyenne 40 à 50 heures par semaine, l’ancienne médecin de région dispose de suffisamment de temps pour s’impliquer dans de multiples projets et garder un bel équilibre de vie. La clé de son succès est sans aucun doute le travail d’équipe. Grâce aux efforts des professionnels de la santé exceptionnels qui l’entourent, Dre Pronovost Normand peut partager la responsabilité des gardes et des suivis de grossesse, tout en ayant l’esprit tranquille lorsque ses collègues prennent le relais.

Une médecin de famille impliquée
Depuis quelques années déjà, Marie-Catherine Pronovost Normand occupe le poste de médecin contact du GIMF de l’université Laval. Ainsi, elle assure la bonne communication entre les coprésidentes et la faculté de médecine. Elle conseille aussi la réalisation des nouveaux projets et vérifie qu’ils sont adaptés à la médecine familiale. Par ailleurs, une de ses grandes réalisations personnelles et professionnelles est sa participation à l’animation du volet Périnatalité du centre Apprentiss, qui a pour but de reproduire le milieu de travail le plus fidèlement possible pour ainsi permettre aux étudiants et aux professionnels de se familiariser, à distance ou sur place, avec des technologies récentes et d’effectuer plusieurs heures de pratique. La clinicienne a animé et enseigné aux résidents de médecine familiale lors des séances de formation sur la périnatalité à ce centre unique.

Ayant un intérêt croissant pour l’éducation, Dre Pronovost Normand siège à certains comités universitaires et enseigne aux étudiants du préclinique, notamment lors des cours Médecin, médecine et société et Démarche clinique, sans compter qu’en travaillant en UMF, elle a le loisir de participer à la formation de nombreux médecins de famille. De surcroît, elle s’implique au niveau du Comité hospitalier de protection de l’enfance (CHPE) du centre hospitalier de l’université Laval (CHUL) qui a pour but d’étudier les dossiers d’enfants aux prises avec des problématiques psychosociales.

Les difficultés de son métier
Bien entendu, comme il en est de même pour l’ensemble du corps médical, la demande pour les soins est malheureusement plus importante que ce que le système de santé peut offrir. Il manque encore cruellement de professionnels pour répondre aux besoins de la population. Toutefois, à l’heure actuelle, la plus grande menace qui préoccupe Dre Pronovost Normand est sans contredit le projet de loi 20. Tout d’abord, étant très impliquée dans l’enseignement, la poursuite de cet aspect de sa carrière la rend soucieuse, car aux dernières directives le nombre de patients ne serait pas diminué pour les médecins enseignants. La majorité de l’éducation des étudiants en médecine étant donnée par des omnipraticiens, ceci affectera nettement la qualité de la formation. Ainsi, en désirant améliorer l’accessibilité aux soins de santé le plus rapidement possible, le risque est de fortement hypothéquer le système de santé dans plusieurs années.

Prochains projets
Au cours des prochaines années, l’omnipraticienne désire s’investir davantage dans le développement de la formation en périnatalité du centre Apprentiss de l’Université Laval. De plus, l’enseignement est un aspect sur lequel elle souhaite se concentrer en profondeur. Dans un avenir éloigné, étant une personne qui adore la diversité, la clinicienne pourrait peut-être même ajouter les soins palliatifs à sa carrière.

Malgré son impressionnant parcours, Marie-Catherine Pronovost Normand exprime que la quintessence de sa réussite est la gratitude de ses patients. Savoir qu’elle fait une différence dans leurs vies surpasse ses plus grandes réalisations.

Léa Bélanger Sanscartier, équipe 2014-2015Léa Bélanger Sanscartier
Étudiante en 2e année, Université Laval

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